Espéciale dédicace à nos élus.
Comme l'a théorisé si justement Félix Marcel Castan, la caractéristique du combat occitan, c'est de n'avoir pas une base de classe. "Sa base réside dans la langue particulière et distincte : qui peut croire qu'une langue s'identifie à quelque classe que ce soit ? Erreur théorique." Bon, personne mis à part Ben Vautier, Rémy Firmin et quatre chats d'oc du PNO...
Pourtant, dans l'approche et l'utilisation qu'en font nos décideurs, il y a encore du pain sur la planche tant ils en sont embarrassés. Qu'en faire ? Comment ? Pourquoi ? Elle est si présente dans les inconscients... C'est une patate chaude cuite sous le centre, un trésor pour tous, une mine d'oc...
La force et l'intérêt de la culture occitane c'est sa littérature. Des Troubadours de l'an Mil aux écrivains d'aujourd'hui le flux littéraire ne s'est jamais tari, mieux, nobélisé avec Mistral, nominé avec Enric Mouly (même au Ministère ils ne le connaissent pas) c'est un super plus que nos cerveaux lobotomisés, unitarisés et brasés à l'oïl par le centralisme républicain, ne peuvent plus voir, sinon comme un exotisme intérieur... Té, je l'inscris au Marathon de Toulouse, tournoi littéraire à venir et richement doté en euros...
Du coup ça râle et trastège dans les cercles et, sans le vouloir vraiment au moins au tout au début, la dérive se classifie, se politise et revendique sans réfléchir aux conséquences, voit des envahisseurs partout, se sent colonisée donc se nationalise, pour se libérer d'un phantasme... et les pieds de cochons Marie-Madeleine. Bref tout le monde à tout faux et rien n'avance. Prétendre régler les affaires de l'occitanisme en occultant la problématique littéraire, c'est mettre la charrue avant le blues... C'est ignorer les caractères spécifiques par quoi l'occitanisme diffère de tout autre mouvement auquel on voudrait artificiellement l'assimiler. "L'Occitanie n'est ni l'Irlande, ni le pays Kurde, ni la Corse, ni la Bretagne, ni la Catalogne."
L'occitanisme est investit d'une mission : mettre en évidense le travail d'écriture, comme créateur d'identité. Une langue plus qu'à moitié fantomatique, originellement indépendante de la structure étatique dans laquelle elle se trouve impliquée, engendre des oeuvres dont la signification dépasse son destin propre, concerne cette structure dans son ensemble et le surplombe pour s'ériger en valeur autonome. Dans ce transfert et cette transfiguration elle trouve d'autres forces, qu'ignore un simple parler vernaculaire. La médiation qui à notre époque lui permet de passer de l'état de "patois" à l'état d'écriture, le point d'appuis, c'est l'Etat national, la citoyenneté hexagonale indivisible.
A quand le mot Pluralité ajouté à Liberté, Egalité, Fraternité, aux frontons de notre République ?
jeudi, décembre 07, 2006
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